Le processus n’est ni linéaire ni uniforme. Il concerne pour l’essentiel la réduction des CICS, pilier de la prise en charge. Le GINA, comme la SPLF et la BTS, proposent d’y aller par paliers, en privilégiant la personnalisation :
Étape 1 : Réduire la dose du corticostéroïde inhalé (CICS)
- En cas de contrôle parfait à dose moyenne ou élevée de CICS, réduire de 25 à 50 % la dose.
- Évaluer tous les 2 à 3 mois (critères cliniques, Mini-AQLQ ou ACT, VEMS).
- Si stabilité maintenue, répéter l’étape et tendre vers la dose minimale efficace.
À chaque palier, il est recommandé de ne pas réduire plus souvent que tous les 3 mois, pour distinguer une stabilisation prolongée d’une simple rémission temporaire.
Exemple : Un patient sous budésonide/formotérol 200/6 µg x2/j stable depuis 6 mois peut passer à 200/6 µg 1/j, puis à 100/6 µg 1/j si stabilité maintenue.
Étape 2 : Alléger le « LABA » ou arrêter l’antagoniste des récepteurs des leucotriènes (ARLT)
- En cas de bithérapie CICS/LABA : réduire d’abord le CICS, puis envisager une monothérapie CICS en cas de stabilité persistante.
- L’arrêt du LABA est possible mais controversé, certains patients rechutant lors du passage en monothérapie (voir études SYGMA, NEJM 2018).
- Le sevrage de l’ARLT peut se discuter chez l’adulte, mais doit être prudent dans l’asthme allergique ou à risque chronique.
Il est toujours préférable de ne pas interrompre brutalement l’ensemble des traitements.
Étape 3 : Vers un traitement intermittent ou « à la demande »
Pour de rares patients (asthme intermittent, ou intermittent sous traitement), il est possible de n’utiliser le CICS ou la combinaison CICS/LABA seulement à la demande (modèle AIR/FORCE, GINA 2023). Ce schéma a réduit le risque d’exacerbation comparé à la monothérapie SABA (O’Byrne et al, NEJM, 2018).